[𝐒𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐞 𝐝’𝐞́𝐥𝐞𝐯𝐚𝐠𝐞]
Un dilemme se pose souvent à l’éleveur : d’un côté, plus les juments sont saillies jeunes, plus le progrès génétique est important. Mais d’un autre côté, ces jeunes juments sont plus difficiles à tester et, lorsqu’elles abordent avec succès les phases de compétition, il devient difficile de les arrêter pour un transfert d’embryon, qui doit être rapide avec des choix d’étalons parfois peu fertiles car très demandés.
Faire saillir toutes les jeunes juments est impensable, car celles qui n’ont pas la qualité espérée engendreront des poulains difficiles à valoriser et coûtant le même prix à la valorisation, avec un risque de résultat aussi décevant que leur mère.
Chez BLH, nous avons recours à l’ICSI pour limiter l’impact négatif de la production des juments “moyennes” et ne pas perturber les juments pendant la compétition, tout en nous accordant le choix de l’étalon, quelle que soit sa fertilité.
Toutes nos jeunes juments, durant l’hiver de leur deuxième année, bénéficient d’une ponction ovocytaire et d’une ICSI avec l’étalon le plus adapté. Nous constituons ainsi un stock d’embryons congelés à disposition. Plutôt que d’implanter ces embryons la saison suivante, nous attendons la valorisation de la jument afin d’évaluer au mieux ses aptitudes.
Lorsque la jument performe, nous avons alors la certitude qu’il s’agit d’une bonne reproductrice, et nous implantons les embryons stockés. Outre une meilleure sélection, cette stratégie présente un avantage supplémentaire : la jument jouit d’une certaine popularité, ce qui facilite la commercialisation des gestations. Certes Nous devons prendre en considération le coût de l’ICSI sur les juments moyenne mais ce coût est bien plus faible que celui de l’entretient et la valorisation d’un “mauvais” poulain
Sébastien Neyrat

Directeur , BLH